Construction : le cercle vertueux de l’économie circulaire

L’éco-innovation ? Une approche qui tient compte du cycle de vie d’un produit, de sa conception à sa production, en passant par son utilisation et sa fin de vie. Matières premières, fabrication, déchets, recyclage… Cela doit être efficace et durable, afin de favoriser l'économie circulaire.

Des produits plus sobres en ressources

Penser l’avant, le pendant et l’après. Ces trois mots résument à merveille le principe de l’éco-innovation, une approche centrée sur le cycle de vie d’un produit ou d’un procédé. Dans le secteur du bâtiment, cette démarche responsable devient une priorité : nous n’avons qu’une planète, et ses ressources ne sont pas infinies !
Véritable levier pour l’innovation, l’économie circulaire est vouée à un bel avenir dans un secteur de la construction désireux de réduire son empreinte carbone.
Diane Maffre
Responsable produits durables chez Saint-Gobain

Le saviez-vous ?

Le secteur du bâtiment génère 40 % des déchets solides au niveau mondial*.

Paris 2024. Projetons-nous. La flamme Olympique embrase la capitale française et donne le coup d’envoi de la XXXIIIe olympiade ! Derrière l’exploit sportif des 15 000 athlètes se profile une autre prouesse, toute aussi audacieuse : celle du village olympique. Cet ouvrage s’étendra sur près de 51 hectares en bordure de Seine, près de Paris. Sa particularité ? Il est le fruit d’une approche très innovante prenant en compte les principes de l’économie circulaire. Autrement dit, sa conception tient compte des ressources naturelles consommées et des déchets générés sur l’ensemble de son cycle de vie, du choix des matières premières à sa fin de vie, via la réutilisation ou le recyclage. Ce projet, qui n’est pas porté par Saint-Gobain, illustre cependant à merveille le principe de conception pour une économie circulaire.

Privilégiant les matériaux à fort contenu recyclé ou renouvelables tel que le bois, le village olympique français offrira en effet des bâtiments à faible teneur carbone, fonctionnant exclusivement avec des énergies renouvelables. A la fin des JO, il ne sera pas abandonné ou détruit, mais converti en logements familiaux, résidences, hôtels et bureaux, donnant ainsi naissance à une éco-cité. Rien ne se perd, tout se réutilise !

Vers un modèle plus résilient

« Le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources et l’accumulation des déchets ont fait prendre conscience qu’il était aujourd’hui indispensable de changer notre manière de concevoir, produire et distribuer, explique Diane Maffre, Manager Produits et Solutions Durables chez Saint-Gobain. Nous devons tendre vers un modèle plus résilient et frugal en énergie et en ressources, adapté aux évolutions de la société. » Fini donc le classique « fabriquer, utiliser, jeter ». Place désormais au 4 R : réduire, ré-employer, réutiliser, recycler ! 


L’objectif de cette nouvelle démarche ? Produire sans gaspiller, avec la ferme volonté de limiter l’utilisation des matières premières et de réduire les émissions de CO2. Un bon point pour la planète donc !

« La prise en compte des enjeux de l’économie circulaire dans l’innovation est une réponse aux grands défis environnementaux et climatiques auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, estime Diane Maffre. Plus responsable, cette démarche vise à diminuer notre dépendance énergétique et vis-à-vis des matières premières, ainsi qu’à consommer de façon plus durable. »

 

 

Economies d’échelle et nouvelles opportunités commerciales

In fine, tout le monde en ressort gagnant : l’entreprise qui crée de la valeur avec des produits plus vertueux, mais aussi les clients qui apprennent à consommer autrement.

« S’inscrire dans cette démarche permet également aux entreprises de réaliser des économies d’échelle, notamment sur les coûts de transport, de fabrication ou de maintenance » poursuit Diane Maffre. Elle ouvre aussi la voie à de nouvelles opportunités commerciales, avec la création de centres de recyclage ou de filières bas carbone. A la clé, des emplois, des contrats et de nombreuses synergies car l’innovation durable implique un grand nombre d’acteurs, tous engagés en faveur de la préservation des ressources et de l’environnement.

Mais alors, par où commencer pour mettre en place une telle démarche ? 

 

Penser local et durable

Pour mener à bien cette réflexion, il faut tout d’abord se pencher sur le choix des matières premières. Celles-ci doivent être de préférence renouvelables ou issues de filières de recyclage, et facilement revalorisables ou réutilisables. C’est le cas notamment de la nouvelle laine de verre ISOVER fabriquée à base de verre recyclé avec un liant biosourcé.


Penser innovation durable, c’est aussi réduire au maximum son empreinte carbone, et cela passe par un approvisionnement local et un transport durable, avec des techniques astucieuses – comme la compression des rouleaux de laine de verre - pour limiter leur impact lors de leur acheminement.

 

Autres étapes cruciales, les procédés de fabrication et de distribution, qui doivent optimiser au maximum le recyclage et la gestion des déchets. Parmi les innovations proposées dans le secteur du bâtiment, le nouveau service de pré-découpe Lean by Placo® qui offre aux professionnels des plaques de plâtre à la juste dimension, ce qui diminue drastiquement les déchets sur site.

 « Par ailleurs, le Groupe Saint-Gobain s’est engagé à réduire dans ses usines la quantité de déchets non valorisés de – 50 % d’ici à 2025, » précise Diane Maffre.

La construction légère fait également une percée remarquée. Cette tendance forte, à laquelle Saint-Gobain participe activement, repose sur un principe de construction modulable, facilement démontable, recyclable, et moins gourmande en ressources. De plus en plus plébiscités par les collectivités, ces bâtiments « light » répondent également aux problématiques de densification urbaine et de transition vers une économie bas-carbone.

 

La mort de l’obsolescence programmée

Dernière brique à prendre en compte pour développer des produits plus durables : la fin de vie ! L’heure n’est plus à l’obsolescence programmée, mais au contraire à l’allongement de la durée de vie des produits et systèmes grâce à la réutilisation et au réemploi. Le recyclage, quant à lui, nécessite la mise en place de nouveaux réseaux de collecte et la création de filières dédiées, comme le proposent par exemple ISOVER Recycling ou Placo®, pour les isolants et les plaques de plâtre. C’est donc toute une nouvelle économie et de nouveaux services qui se profilent. L’objectif étant de travailler en boucle fermée pour réinjecter dans la chaîne de production des matériaux issus de la déconstruction. Et, pourquoi pas, de faire des bâtiments d’aujourd’hui des banques de matériaux pour demain !

Loin de « tourner en rond », l’économie circulaire s’ancre désormais dans nos modes de vie, en répondant aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux. Source de créativité, elle inspire de nouvelles pratiques notamment dans le domaine de l’upcycling (ou surcyclage), qui consiste à transformer les déchets en produits à forte valeur ajoutée. Récemment, une célèbre marque de café a ainsi transformé ses dosettes usagées… en vélo ! L’aluminium est en effet recyclable à l’infini et permet toutes les créations ! Faire du neuf avec du vieux, c’est également possible avec du verre, du plastique, de l’acier puisque tous ces matériaux sont upcyclables… Une invitation à un imaginaire sans limite pour les services R&D !

*source Ademe

Crédits : BsWei/Shutterstock, Paolo Rosselli/Studio Boeri, Antonio Leao de Sousa

Les dernières stories

Toutes les stories

En savoir plus

Existe-t-il des matériaux recyclables à l’infini ?

constuire_durable_vignette

Construire durable, ça veut dire quoi ?

Transport des matériaux : en route vers le durable