Le Big Data, concrètement ça sert à quoi ?

Big Data. Ce terme, on l’entend, on le lit partout. Mais concrètement, cela veut dire quoi ? À quoi sert le Big Data ? Pourquoi on l’emploie ? Et surtout, pourquoi les entreprises, industrielles en particulier, voient dans les mégadonnées et leur traitement en masse un levier crucial de leur développement ? Décryptage.

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Big Data : les données sont partout

Pour comprendre le Big Data et les enjeux qui se cachent derrière cette expression que l’on croise de plus en plus souvent sans toujours bien la saisir, il convient de comprendre sa signification. Elle correspond à un nombre de données colossal – littéralement des mégadonnées – en termes de volumes, de variété, de vélocité mais aussi de valeur, de véracité et de variabilité, qui permettent, à l’aide d’outils technologiques, une meilleure analyse du monde, des comportements, des entreprises et des marchés.

Cette expression fait son apparition vers la fin des années 1990 mais c’est seulement à partir des années 2000 et de la montée en puissance des géants Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (les célèbres GAFAM) que le Big Data révèle tout son potentiel.

Imaginez, chaque seconde, dans le monde, 29 000 gigaoctets de données sont générés ! En 2020, ce sont carrément 64 zettaoctets qui ont été produits. Un zettaoctet équivaut à un milliard de téraoctet, soit mille milliards de gigaoctets de mails échangés, de vidéos vues, d’applications téléchargées, de recherches effectuées, de tweets publiés, de musiques écoutées, etc.

Des chiffres qui donnent le tournis et que l’humain, seul, ne peut traiter. C’est là que   l’utilisation du Big Data - et des technologies de stockage et analytiques développées en parallèle pour récolter, traiter, analyser les données - devient révolutionnaire.

Un exemple. Quand vous surfez sur le géant du e-commerce Amazon, votre comportement de navigation et vos achats sont des données qui vont permettre de dresser votre profil de consommateur et faire en sorte que l’on vous propose des produits adaptés à vos envies. Peut-être même à des envies que vous ne soupçonniez même pas ! Quant à Netflix, l’entreprise utilise le Big Data pour analyser les habitudes de ses 204 millions de spectateurs et prédire, grâce à ces données, des séries qui pourraient leur plaire et ainsi les fidéliser.

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La donnée : un monde d’opportunités

Le Big Data offre ainsi un contexte d’informations dont la puissance est telle qu’elle peut permettre d’améliorer un processus industriel, d’anticiper les comportements utilisateurs, de réduire des dépenses énergétiques, d’optimiser le recrutement, de transformer les métiers, etc. Car la donnée crée de la valeur ! Et l’information qu’elle génère offre un univers de possibilités.

Ainsi, chez Saint-Gobain, la mise en place d’une stratégie basée sur les données et l’utilisation de marketing prédictif, à l’aide de l’Intelligence artificielle, a permis de mieux connaître, capter, anticiper les comportements et fidéliser les clients, notamment ceux de l’enseigne française de distribution La Plateforme du Bâtiment ou de la marque canadienne de solutions acoustiques Decoustics, pour leur proposer une offre en adéquation avec leurs attentes et créer ainsi de nouvelles opportunités de croissance. Durant le confinement, par exemple, les comportements clients ont évolué brusquement. Il n’était plus possible d’être en lien physique avec eux. Comment les atteindre ? Les données et la création d’un algorithme spécifique pour comprendre leurs besoins, à ce moment précis, ont permis de révéler les clients les plus sensibles, ceux en demande expresse de contacts – sans pour autant que cette demande soit formulée – et leur proposer une communication adaptée. Cet algorithme a permis de multiplier par 10 le taux de conversion des messages.

Au sein des entreprises, le Big Data facilite également la prise de décision stratégique. Il transforme même certains métiers, en automatisant le traitement des données importantes pour permettre aux collaborateurs, par exemple les contrôleurs de gestion, de se concentrer sur des tâches à fortes valeurs ajoutées qui requièrent une analyse que, cette fois, seul l’humain peut réaliser.

Dans un groupe comme Saint-Gobain qui génère en continu une infinie quantité de données, l’un des projets exploitant le Big Data se nomme « Nazaré ». Il permet la mise en commun et l’accès, dans un seul et même endroit (au sein d’un Data Lake, un espace de stockage) à toutes les data du Groupe. Chaque pays, activité ou fonction centrale a désormais la possibilité – dans le respect de la protection des données à caractère personnel – d’utiliser l’ensemble des données de l’entreprise. Cette mise en commun de l’information a permis d’améliorer la connaissance des marchés, d’anticiper leurs fluctuations, de mieux identifier et contrôler les risques.
 

Le saviez-vous ?

En 2020, 64 zettaoctets de données ont été produits dans le monde !

Le Big Data et le défi climatique


Au-delà des nouvelles portes qui s’ouvrent grâce à cette innovation technologique, des défis inédits émergent.

À l’heure où le dérèglement climatique est au cœur de nos préoccupations, le stockage des données dans les Data Centers et leur empreinte énergétique commence à alerter. Pour autant, la collecte de données peut servir la prise de conscience environnementale et favoriser le développement de pratiques industrielles plus durables. Chez Saint-Gobain, les sites Sekurit déploient depuis 2020 un algorithme, testé pendant trois ans dans l’usine de Shanghai (Chine), qui pilote le procédé de formage verrier des vitres latérales de véhicules par l’analyse de millions de données collectées sur la ligne de production. Un usage du Big Data qui facilite à la fois le contrôle de la qualité et la disponibilité des produits pour les clients, mais permet de surtout d’optimiser l’utilisation des ressources sur les sites de production.

Enfin, à l’échelle du Groupe, la gouvernance des données mise en place afin d’évaluer l’impact CO2 des matériaux utilisés dans la construction de l’habitat, avec en ligne de mire l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, est un exemple supplémentaire d’utilisation de la data au service de la transition énergétique.

Faire infuser la culture de la donnée

Par ailleurs, si l’exploitation des données bouleverse le fonctionnement des entreprises et posent des questions éthiques, des services de gouvernance des données émergent, accompagnés des nouveaux métiers inhérents à ce besoin (Chief Data Officer, Data Scientist, etc.). Leur mission : assurer, entre autres, le contrôle de la qualité et de la sécurité des données au sein d’une organisation.

C’est d’ailleurs pour accompagner cette révolution numérique au cœur même du Groupe, que Saint-Gobain a créé en 2019 la Data and Analytics (DnA) Academy. Au menu : des sessions de formations très pratiques, proposées à tous les salariés pour les initier à une meilleure compréhension de la donnée par l’expérimentation, et les guider vers une meilleure utilisation de ce levier de performance. Le succès de la DnA Academy est tel, qu’elle se développe aujourd’hui dans l’ensemble du Groupe.

Compréhension affinée des comportements des clients, création de nouveaux services, de procédés industriels améliorés, naissance de nouveaux métiers et des enjeux éthiques associés : on l’aura compris, le Big Data, pour une entreprise qui sait le nourrir et s’en emparer, c’est un monde de nouvelles opportunités, d’innovations et de défis à relever pour accélérer la transition vers une économie plus durable.

 

Crédit photos : metamorworks/Shutterstock // Alexander Supertramp / Shutterstock

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