Pourquoi 2022 est-elle l’année internationale du verre ?

L’ONU a décidé de proclamer 2022 Année internationale du verre, afin d’explorer le rôle de ce matériau pour nous aider à façonner un monde plus juste et durable.

Des vitres aux fioles de vaccin, le verre tient mille et un rôles, évidents ou insoupçonnés, dans nos vies. Pour le mettre à l’honneur et encourager les innovations qui ouvriront un nouveau chapitre de notre histoire, l’ONU a proclamé 2022 Année internationale du verre.

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Le verre, partie intégrante d’un avenir durable
En général, notre regard traverse le verre, sans le voir. Cette année, l’ONU nous invite à poser réellement les yeux sur ce matériau.

Alicia Durán a une mission : mettre le verre au cœur des discussions, partout dans le monde. « En général, notre regard traverse le verre, sans le voir », affirme-t-elle. Elle siège au comité de pilotage de l'Année internationale du verre 2022 proclamée par l’ONU, dont l’objectif est de souligner l’utilité du verre, de susciter l’intérêt pour l’industrie verrière et de promouvoir l’innovation dans ce secteur.

« Cette année, l’ONU nous invite à poser réellement notre regard sur le verre. Quand on interroge un citoyen lambda sur ce matériau, son premier réflexe est de parler de fenêtres et de bouteilles », précise Alicia Durán. « Mais il ne saisit pas pleinement l’importance du verre, ni son rôle pour atteindre nos objectifs de développement durable. »

Les participants à l’initiative sont issus de 90 pays, des cinq continents. Événements, activités, expositions… l’Année célébrera non seulement l’importance du verre dans nos sociétés, mais aussi son rôle décisif pour avancer vers un avenir plus durable.

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Le verre, une matière à part

Si le verre fait partie de nos vies depuis des siècles, ce solide amorphe ne cesse de repousser les limites de l’innovation et des découvertes scientifiques : fibre optique, pare-brise personnalisés et connectés pour l’industrie automobile, ou encore applications médicales, comme le souligne Alicia Durán : « Le verre joue un rôle essentiel dans la fourniture de vaccins contre le COVID-19, qui doivent être stockés à très basse température. C’est un matériau indispensable pour pouvoir conserver et utiliser chaque dose. »

Or, c’est dans le secteur de la construction que le verre et ses qualités inhérentes pourraient avoir le plus d’impact, en nous aidant à bâtir un monde plus durable et à atteindre les objectifs de développement durable définis par l’ONU.

Le verre est un matériau léger, facile à nettoyer et à entretenir. Sa résistance chimique le rend robuste face aux éléments. En construction, il fait entrer la lumière naturelle et offre une vue sur l’extérieur, tout en protégeant de la chaleur en été, du froid en hiver ou du bruit à proximité d’une route. Gage de confort, il peut améliorer encore davantage la qualité de vie en se déclinant en parois intérieures vitrées.

Mais ce qui constitue sans doute sa principale qualité, c’est qu’en théorie, le verre se recycle à l’infini. Contrairement aux matériaux tels que le plastique, il ne se dégrade par avec le temps. Il suffit de faire chauffer du verre brisé (calcin) pour le faire fondre, puis de reconstituer la masse fondue en nouveau verre. En tant que matière première, le calcin en fusion ne génère aucune émission directe de CO2, et d’ailleurs les fours doivent chauffer moins intensément pour faire fondre ce calcin que pour du verre « neuf ».
 

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Et contrairement à d’autres matériaux dont la production est extrêmement polluante et qu’il est difficile de réellement réutiliser, le verre constitue une ressource abondante et renouvelable pour la construction. La revue Nature l’a même qualifié de « joyau caché d’un avenir neutre en carbone ».

Malgré une empreinte carbone plus prononcée, le béton offre une isolation thermique supérieure à celle du verre. Mais de nouvelles évolutions pourraient bien changer la donne. Ainsi, le verre à isolation thermique (également connu sous le nom de verre à faible émissivité) de Saint-Gobain est revêtu d’une fine couche métallique transparente et réfléchissante, qui contribue à réduire les pertes de chaleur et à rendre les bâtiments plus efficaces sur le plan énergétique. En Europe par exemple, les vitres haute performance pourraient faire économiser 37 % de la consommation totale d’énergie du parc immobilier d’ici 2050.


Innovations : vers un verre plus vert

Il existe d’autres moyens de rendre le verre plus écologique, en construction ou ailleurs, en améliorant l’efficacité des processus de recyclage, pour favoriser la création d’une économie plus circulaire.

En 2019, 78 % de l’ensemble des produits en verre ont été recyclés dans les 28 pays de l’Union européenne. Un pourcentage important, mais il doit être possible de faire encore mieux, surtout dans le secteur de la construction. L’un des objectifs de l’Année internationale du verre proclamée par l’ONU est d’atteindre un taux moyen de recyclage supérieur à 90 % d’ici 2030. Un cap qui, pour être franchi, nécessite d’améliorer les processus de collecte, de tri et de traitement.

Mais il ne suffit pas d’inciter davantage d’utilisateurs à recycler. Il est nécessaire de trouver des filières plus efficaces pour le recyclage du verre plat. Ce dernier, utilisé dans les vitrages des fenêtres, doit être très pur. Il ne peut donc être fabriqué qu’à partir de verre plat recyclé – et non de bouteilles en verre, par exemple. D’où l’importance de disposer de filières de recyclage distinctes, pour atteindre le niveau de pureté requis. Pour Saint-Gobain Glass, cela implique d’augmenter le taux actuel de calcin à 40 % en 2030, contre 34 % en 2022.

Au-delà du recyclage, nous pouvons rendre le verre encore plus écologique en améliorant ses méthodes de fabrication. En effet, sa production exige encore énormément d’énergie, mais des travaux sont en cours pour accroître l’efficacité de ces processus.

Saint-Gobain travaille sans relâche pour faire avancer les technologies du verre, afin de prouver que 2022, l’année du verre, pourrait être une année d’innovation durable pour l’industrie du verre plat.

Tout au long de l’année, avec l’aide de l’ONU, ces enjeux seront mis en avant dans les discussions autour du verre, de sa fabrication, son recyclage et son utilisation pour bâtir un monde plus durable.

« Nous devons montrer aux gens où fonctionne le verre, quel est son rôle, et sa contribution pour une société plus durable et plus juste », conclut Alicia Durán. « C’est ce que nous espérons accomplir en 2022. Bienvenue dans l’âge du verre. »

 

Crédits photos : Fahroni/Shutterstock et Medialibrairy Saint-Gobain

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